bordure Dardon

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jeudi 28 mars 2013

PATRIMOINE MÉCONNU

Comme c'est bien souvent le cas, on va chercher bien loin ce qu'on peut trouver à sa porte.

La charmante église St-Vincent, paroisse de St-Vincent-Bragny (canton de Palinges), ne paye pas de mine. Pourtant, c'est en y pénétrant qu'on découvre tout son charme et ... ses trésors.


D'abord, on voit tout de suite que, au point de vue architectural, elle date de deux époques bien différentes. Une partie ancienne, gothique flamboyant du XVè siècle, concerne le chœur et l'abside. Tout le reste, bras du transept et nef, est du faux gothique du Second Empire.

Deux vitraux remarquables attirent l'œil. La rosace au-dessus du portail d'entrée est dédié à Saint Vincent, patron des vignerons et protecteur de la paroisse (il y avait autrefois de nombreux vignerons). Le vitrail de la fenêtre gothique derrière le maître autel, consacré à la vie de Jésus. Regardez bien. En bas à gauche, vous lirez : Don de la famille Roux de Bézieux. En bas à droite, la signature de l'artiste : Yoki, 1957, Fribourg.








LE CÉLÈBRE YOKI
Non, ce n'est pas un japonais comme on pourrait le croire. Il s'agit du peintre verrier suisse Emile AebischerNé le 21 février 1922 à Romont et mort le 12 novembre 2012 à Givisiez.


Dès 1938 il travaille dans l'atelier de l'architecte de Fernand Dumas. Il fréquente ensuite à Zurich l'atelier de Germaine Richier et, dès la fin de la guerre, celui d'André Lhote à Paris. Il travaille ensuite avec Maurice Barraud pour l'Université de Fribourg.

Il fut d'abord peintre de chevalet et il se révéla ensuite comme verrier et fresquiste, mosaïste et licier.

Dès 1949, il exécute de nombreux vitraux et des décorations murales pour des églises et des édifices en Suisse et en France, comme aussi en Allemagne, en Angleterre, en Israël, en Italie et en Afrique. Créateur, à Nazareth, de vitraux pour la coupole de la basilique, il réalise plus récemment ceux de l'église du Sacré-Cœur de Bâle, de Corsier-Vevey, de Châteauneuf-de-Galaure en France.

Il est co-fondateur du musée du vitrail de Romont.
 

Yoki a participé à la réfection de monuments endommagés par la guerre en Allemagne, en Grande-Bretagne, comme en France. Outre des fresques et des vitraux, il a réalisé maintes peintures, lithographies, mosaïques ou tapisseries.



«Yoki a été un artiste complet, mais aussi un passeur», a déclaré la conseillère d’Etat Isabelle Chassot à La Liberté. Selon elle, «profondément attaché à son canton, il a célébré sa beauté à travers son art, et lui a beaucoup apporté par ses engagements, notamment au Musée d’art et d’histoire (MAHF) et au Vitromusée».
Non loin du lac de Seedorf (FR), il avait aménagé son atelier dans un moulin datant de 1741. Et même s’il ne pouvait plus peindre, il s’y est longtemps fait mener, toujours sensible au beau, aux couleurs et aux paysages.


Peu de gens savent que deux de ses œuvres décorent une petite église charolaise.
 
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