Nous devons donc nous contenter d’observer les bâtiments actuels. Pour quiconque circule sur la route goudronnée, c’est l’aspect médiéval (côté ouest) qu’il a sous les yeux. Deux imposants corps de bâtiments bout à bout, épaulés à droite (au sud) par une grosse tour ronde et à gauche (nord) par une tour plus basse mais dardant une haute toiture. Les façades sont austères, avec peu d’ouvertures ; au bas de la tour, archères et canonnières rappellent le but militaire de l’édifice.
En ce 1er mai 2009, nous avons la chance d’être accueillis par Mme la Comtesse qui nous permet d’accéder à la cour intérieure. Là, tout change. Un premier détail saute aux yeux : il manque une grande partie de la maison forte médiévale, du côté de l’Est ; on en a confirmation en voyant la brisure du mur arraché côté gauche (sud) où une grosse tour carrée laisse une ancienne porte du quatrième étage déboucher dans le vide, alors qu’il est facile de comprendre qu’elle communiquait autrefois à un chemin de ronde. Situation identique à droite (nord) où l’arrachement est masqué par un gros contrefort qui dut remplacer l’ancienne entrée (on peut supposer que le portail était encadré par deux tours rondes dont une seule subsiste. Enfin, toute la muraille à l’Est a disparu, faisant place à un jardin en terrasse soutenu par un épais mur de soubassement.
Seconde surprise, agréable celle-là : la belle façade des gros bâtiments médiévaux qui ont un aspect Renaissance avec ses grandes fenêtres à meneaux, une loggia de style italien et une magnifique tour octogonale (gothique flamboyant) servant d’escalier à vis pour accéder aux étages. Et des étages, il y en a : trois au pavillon de gauche, le plus haut, laissant deviner des hauteurs de plafond impressionnantes ; trois aussi au corps de bâtiment de droite, mais moins hauts. La galerie-loggia relie la tour-escalier à la tour ronde de droite ; cette galerie devait se continuer à gauche de la tour-escalier, au vu d’une porte ouvrant sur le vide et de vestiges de supports dans le mur (cette seconde galerie a-t-elle été détruite ou n’a-t-elle jamais été construite ?). De toute évidence, la forteresse médiévale (XIVè – XVè siècles ?) a été transformée en maison résidentielle aux siècles postérieurs (XVIè siècle). Dans l’histoire, c’est l’époque de la famille Choux qui a dû séjourner au château puisqu’on va la retrouver ensuite à l’église du village.
Signalons, pour terminer cette première approche du château de Chassy, que les propriétaires actuels, M. et Mme de Benoist de Gentissart, ouvrent plusieurs salles au public lors de la Journée des Monuments Historiques chaque année en septembre (24).
(extrait de la revue "Echos du Passé" n° 107 , décembre 2009)
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