bordure Dardon

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mardi 30 août 2011

LE FRANÇAIS QU'ON CAUSE ....

C'était vers 1960. Ce jour-là, l'Inspecteur Primaire de Gueugnon (appelons-le Monsieur Martin) vient inspecter un jeune instituteur qui débute dans un petit village de sa circonscription. Un matin à écouter, prendre des notes, feuilleter les cahiers des élèves. La matinée se termine : c'est le moment de dire ses conclusions. Le jeune instituteur a fait quelques progrès depuis la dernière fois, c'est bien ; mais cela aurait pu être mieux. M. Martin lui donne des conseils, et, surtout lui fait un gros reproche : négliger l'usage du bon français. Il montre au jeune maître des cahiers de rédaction des élèves : l'un a écrit "vélo" au lieu de bicyclette, un autre a qualifié de "rigolo" un spectable qui aurait dû être "amusant". Pauvre instituteur penaud, rouge de confusion. Avoir ainsi négligé de telles fautes de langage ! impardonnable !




Je repense à cette anecdote en lisant l'éditorial de Dominique Jamet dans le Journal de Saône-et-Loire du 27 août. Il se hérisse d'avoir lu dans une revue féminine le texte suivant : "A chacun son super-héros! Une seule règle :porter son tee-shirt vintage ou de création façon casual, en l'associant avec un short, un jean slim ou un pantalon sporty. Le fils de ... a opté pour un Batman version flashy pendant que celui de ... prend son envol en tee-shirt Superman. Allure plus rock pour le fils de ... en total look noir ".




Et l'éditorialiste d'ajouter que c'est une journaliste française qui écrit cela dans un magazine français, à l'usage de lecteurs français. Mais y a-t-il encore des Français ? et une langue française ?




Quant à moi, lisant mon journal départemental quotidien, j'avoue que je ne comprends pas la moitié de ce sabir que des journalistes, voulant "faire bien" sans doute, emploient. Voici le court entrefilet relevé deux jours auparavant dans le même quotidien :







Monsieur Martin est maintenant décédé. J'aurais aimé connaître son point de vue à propos de cet idiome français actuel, lui qui a saqué le jeune instituteur pour avoir toléré l'adjectif "rigolo"! Et, pour terminer, j'ajoute cette caricature relevée dans un grand magazine :



SANS COMMENTAIRE !!!!

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